Interview: Fabrice supporter du Stade Rennais

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Côté Vestiaire vous propose régulièrement l’interview de différents acteurs du sport. Aujourd’hui nous vous proposons celle d’un supporter passionné et impliqué du Stade Rennais.

Bonjour, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Fabrice (30 ans), Rennais de naissance et supporter du Stade Rennais FC depuis toujours. Fondateur du site www.rougememoire.com consacré à l’histoire du club essentiellement depuis son retour parmi l’élite en 1994.

Depuis combien de temps suivez-vous le Stade Rennais ?

Depuis son retour parmi l’élite en 1994 et quasiment tout le temps au stade depuis l’année suivante.

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Est-ce que vous vous souvenez de votre premier match ? Si oui, pouvez-vous nous le raconter ?

Mon premier match au stade c’était Rennes-Nice au Stade de la Route de Lorient le 27 octobre 1995. Victoire rennaise (1-0) sur un but de Pierre-Yves André. Cela faisait quelques mois que j’attendais ma première au stade. J’avais donc 13 ans et je suis allé tout près du kop avec mon grand frère.

Le Football un avenir qui inquiète

Selon vous, qu’est ce qui fait la force de votre sport ?

La force du football c’est son incertitude où la petite équipe peut renverser la grosse cylindrée. Chose peu envisageable dans les autres sports où les All Blacks ne perdront jamais contre la Roumanie pas plus que Roger Federer contre le 500ème joueur mondial. Dans le football, tous les matchs ont leur lot d’incertitudes et de rebondissements chaque jour et chaque semaine. C’est ce qui fait tout son charme. De plus, rien ne vaut un but marqué en termes d’émotions. À y réfléchir, je ne trouve aucun événement dans un autre sport qui égale les filets qui tremblent : ni un panier à trois points, ni un ace, ni même un essai ou un touchdown…

Comment voyez-vous le foot dans 10 ans ?

L’option pessimiste : le football européen (celui qui dirige le monde) devient une sorte de NBA avec des franchises à gros sous sans identité qui peuvent migrer du jour au lendemain dans une autre ville ou un autre pays. Ce sera le tout pour le spectacle et les diffusions TV ; et  rien pour le supporter passionné de longue date qui prend plaisir à s’asseoir dans un stade de 15000 places pour vibrer au gré des exploits de ces joueurs qu’ils croisent chaque matin à la boulangerie.

L’option optimiste : un fair-play financier est apparu au sein de l’UEFA. Les premiers effets ont vu les grands clubs faire confiance aux joueurs du cru plutôt que d’aller chercher la réussite immédiate avec des joueurs lointains à coup de millions. Les clubs qui ne misent que sur le porte-monnaie tombent et ceux qui misent sur la formation ainsi qu’un recrutement réfléchi se font une place au soleil.

L’évolution de votre sport vous fait-elle peur ? Pourquoi ?

Pour les raisons évoquées ci-dessus, la peur réside dans la perte d’identité où chacun aimera ou supportera le club qui a les joueurs qui lui conviennent le mieux. Et non plus le club que son père et son grand-père (voire même sa grand-mère) ont supporté par le passé. Cette perte d’identité prend déjà de l’ampleur parmi les joueurs qui défendent les couleurs de leur employeur bien plus que celui d’une ville et de ses habitants.

Votre passion pour le Stade Rennais

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Qu’est-ce que le club de Rennes a de plus que les autres ?

Il est unique comme tous les clubs. Ses couleurs, son histoire et malheureusement pour lui cette poisse qu’il traîne depuis 1971. Depuis, le rachat du club par François Pinault en 1998, il n’est arrivé qu’à trois reprises de craindre pour le maintien. Le reste du temps, on le passe entre exploits et désillusions. Pour les supporters comme moi qui ont connu l’avant et le stress de la lutte pour le maintien, on vit le quotidien plutôt pas mal. Pour ceux qui sont arrivés depuis, il est clair que les frustrations sont nombreuses et marquantes avec des scénarios souvent incroyables (envahissement de terrain à Nantes qui nous coûte la Champion’s League, but du gardien Ahamada à la dernière seconde, but de Fauvergue idem, finale perdue contre une L2 au Stade de France, défaite en demie contre Quevilly, etc.). Maintenant, il y a une finale de Coupe de la Ligue à jouer le 20 avril contre Saint-Etienne. C’est un nouveau tournant dans l’histoire du SRFC avec deux issues possibles : une déception de plus ou enfin une consécration ?

Comment définiriez-vous l’état d’esprit de votre club ?

Le club est un long fleuve tranquille qui garde son calme en toutes circonstances. Le personnage de Frédéric Antonetti dénote un peu dans cette ambiance et je pense que cela ne pas fait de mal. Quelques soit l’issue de la saison, il y aura un avant et un après Antonetti qui rendront le club différent. Sur le plan purement sportif, le club a l’ambition de ses moyens financiers. Son classement correspond chaque saison à son budget. Seulement avec le meilleur centre de formation de France des dernières années (sauf en 2012), le club aurait dû décrocher quelques succès supplémentaires d’autant plus avec des recrutements judicieux (Frei, Utaka, Källström, Alessandrini pour ne citer qu’eux) qui auraient dû lui faire prendre une autre dimension sportive.

 

Votre vie de supporter


Racontez-nous un jour de match type ?

En tant que fondateur et webmaster du site www.rougememoire.com (consacré à l’historique et aux stats), mon approche des matchs à un peu changer depuis 2011. Tout se prépare désormais. Durant la semaine, c’est amener des chiffres sur le prochain match ; la veille du match c’est parler des joueurs qui composent le groupe ; et le jour du match c’est partir au stade dès que la composition d’équipe est publiée sur les réseaux sociaux. Durant le match, je suis coupé du monde et vit le match dans mon coin. L’après match, c’est une bonne demi-heure à renseigner tous les chiffres relatifs au match écoulé. Et durant tout ce temps, on réfléchit, on imagine, on espère, on débat, etc…

Quel est le produit dérivé du Stade Rennais le plus insolite que vous ayez acheté ?

On m’avait offert un Pin’s étant petit. Il était aux couleurs du Stade Rennais et s’illuminait avec deux diodes. Sauf que ces dernières brillaient en couleur jaune-verte, vilain clin d’œil au rival et voisin du FC Nantes.

Et pour finir, quel est votre plus beau souvenir de supporter ?

Le 9 mai 1998. Le Stade Rennais FC joue son maintien lors du dernier match de championnat et est condamné à gagner contre Toulouse. Kaba Diawara marque le but de la délivrance (73’) et dans les semaines qui suivent, François Pinault rachète le club. Le destin du SRFC à basculer très positivement ce jour-là.

http://www.dailymotion.com/video/xk18as_09-05-98-kaba-diawara-73-rennes-toulouse-1-0_sport

Plus récemment le 16 janvier 2013, il y a eu la demi-finale de Coupe de la Ligue contre Montpellier (2-0). Un grand moment de liesse au coup de sifflet final. Une joie collective qui aura tout son sens seulement si le SRFC gagne la finale le  20 avril. Une preuve aussi que le public rennais n’attend que ce genre de moments pour vibrer…

http://www.dailymotion.com/video/xwtydf_resume-srfc-2-0-mhsc-cdl_sport#.US5RcDAXEpY

Merci beaucoup  !!! A bientôt au Stade de la Route de Lorient ou ailleurs

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Publié le 28/02/2013, dans Rencontres, et tagué , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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